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Rivista di etica e scienze sociali / Journal of Ethics & Social Sciences

 

 

pdfLe terme du développement issu, comme la croissance, de la biologie évolutionniste est devenu un concept économique. En biologie, il est relatif aux organismes et recouvre une certaine idée de leur modification qualitative, ce qui l’oppose à la croissance. Le développement biologique a une fin, la mort de l’être vivant. Or, le transfert du terme «développement» et de la croissance en économie s’est fait sans ce volet final. Le développement économique devient donc indéfini. Jamais contesté, ce phénomène est cause de dérives dont la crise économique mondiale actuelle, dont pâtit même l’"euro". Le développement économique peut-il être infini dans un monde fini aux ressources limitées ?- se demande l’économiste français Serge Latouche qui propose, en lieu et place, la "décroissance conviviale" ou sereine. Elle est «un terme du langage courant qui fédère celles et ceux qui souhaitent une réduction de la taille physique du système économique1 pour des raisons écologiques, sociales et démocratiques et qui savent que cela implique une déstabilisation radicale du Produit intérieur brut (PIB)». Pourquoi et comment la décroissance si le développement a régné jusqu’à présent? Nous répondrons à cette question en exposant et en analysant le contexte d’émergence de la nécessité de la décroissance conviviale (I) et son contenu (II).

I Du contexte d’émergence de la "décroissance conviviale"

Selon Serge Latouche, la croissance économique constitue l’essence de l’économie et du développement économique. Pour le comprendre, il faut examiner la croissance. Il lui reproche, son caractère paradoxal (A) et voit, même, dans le développement durable, une «tentative incantatoire pour sauver la croissance économique »2 (B).

A. Le paradoxe de la croissance économique

La croissance économique est «le phénomène dynamique "par excellence" qui montre l’évolution croissante du revenu total, et par habitant, d’un pays dans le temps»3 La croissance est donc l’augmentation du PIB. L’augmentation détermine le développement. Pourtant, Latouche estime qu’elle constitue un cercle vicieux, qui engendre des conséquences paradoxales à l’objectif de bonheur visé. Il le démontre à travers le théorème de l’algue verte et l’effet rebond. Le théorème de l’algue verte emprunte l’image de la croissance d’une algue verte pour raconter le destin de la société contemporaine. Cette métaphore explique qu’avec la raison géométrique présidant la croissance économique, on assiste dans les pays riches, à une "ex-croissance" due à l’option thermo-industrielle, la croissance dépassant «l’empreinte écologique soutenable et qui, (…) correspond assez bien à la surconsommation»4.
La surconsommation concerne un «niveau de production qui, globalement, dépasse le niveau susceptible de permettre la satisfaction des besoins "raisonnables" de tous»5. L’effet rebond désigne «l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites monétaires, temporelles, sociales, physiques, liées à l’effort, au danger, ou à l’organisation d’une technologie»6. Ce phénomène a un fondement psychologique7 et se manifeste par l’augmentation de la consommation des produits et des énergies due à l’efficacité technologique. Mais, la société de croissance est caractérisée par d’autres paradoxes. Le paradoxe des retombées économiques met en cause les inégalités et les injustices. Le paradoxe écologique vise le bien-être de la société de croissance, illusoire puisque détruisant l’environnement. Le paradoxe social voit la croissance comme producteur d’une "antisociété" malade de sa richesse. Pire, Latouche voit dans le développement durable, une œuvre vaine.

Le développement durable, une « tentative incantatoire de sauvetage de la croissance »8
Le développement économique a montré ses limites et l’unanimité se fait pour remédier aux conséquences. Ainsi, sont nés les développements à "particules", dont celui dit durable demeure le plus plébiscité. Pour Serge Latouche, il constitue un oxymore dans le contenu et un pléonasme au niveau définitionnel. L’oxymore du contenu se voit à travers l’expression qui est un bricolage conceptuel visant à changer les mots à défaut de changer les choses, un concept fourre-tout, qui fluctue entre approche "réaliste" et approche "humaniste". Les "réalistes" sont les industriels, la plupart des politiques et la quasi-totalité des économistes et cette approche demeure celle du développement capitaliste, écocompatible ou écocapitaliste. Ils veulent que le développement actuel dure indéfiniment si bien que l’expression est devenue un simple label publicitaire sans contenu. Les "humanistes" regroupent les Organisations non gouvernementales et les altermondialistes, pour qui le développement durable est un «développement respectueux de l’environnement, économiquement efficace, écologiquement soutenable, socialement équitable, démocratiquement fondé, géopolitiquement acceptable, culturellement diversifié»9. Cette définition montre la profondeur de la foi dans le développement, remarque Latouche. L’évolution du concept de développement durable a donné la "croissance verte", qui vise la croissance sans destruction et le développement sans croissance et voit « la croissance durable, contradictoire dans les termes, pas le développement »10. De plus, un pont palliatif a été trouvé entre les deux approches dans l’écologie industrielle ou développement éco-industriel. L’écologie industrielle constitue une mise en œuvre de la vision réaliste du développement durable, repose sur l’étude du métabolisme industriel des systèmes socio-économiques et consiste à utiliser les sous-produits et les déchets des entreprises, comme matières premières. Le pléonasme au niveau définitionnel se voit au niveau de la stratégie d’euphémisation par adjectif qui inaugure «l’ère des développements à particule»11 où le qualificatif "durable" apparaît comme une hypothèse ad hoc pour tenter de sauver le paradigme du développement. «La stratégie d’intégration de la variable écologique dans le système productiviste quelque soit le nom qu’elle porte (…), n’a pas d’autre fonction que de conforter la prééminence de l’économique». Exagérant, peut-être, d’aucuns considèrent l’idéologie développementiste comme «la plus grande arme de destruction massive»12 imaginée par le génie humain. Latouche propose la société alternative de décroissance conviviale.

Analyse de la proposition de société alternative de décroissance conviviale

Les alternatives sont souhaitées par les insatisfaits du développement, même si leur contenu ne fait pas l’unanimité. Latouche précise que la décroissance constitue des «utopies motrices et créatrices, susceptibles de rouvrir des espaces fermés et des perspectives bouchées»13, non de modèles "clés en mains", comparables aux "stratégies de développement". Elle se déploie en "8R": réévaluer, "reconceptualiser", restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Afin d’atteindre cet objectif, il préconise une décolonisation des esprits, de l’imaginaire dominant (A) pour construire une démocratie écologique (B) opposée à la démocratie mondiale.

La décolonisation de l’imaginaire dominant
L’imaginaire contemporain est esclave du système actuel. Il faut le libérer. Latouche suggère d’étudier le processus de colonisation, afin de pouvoir réévaluer et "reconceptualiser" le système. Après, il faut restructurer les rapports sociaux de production et redistribuer "les facteurs de production"14. Les instruments de la colonisation des esprits sont, selon Latouche, l’éducation institutionnalisée, les media et la consommation du quotidien. Cet argument semble subir l’influence de l’Ecole de Frankfort15. Sans l’affirmer, Serge Latouche fait une lecture à travers ce fil conducteur. Il recommande la "déscolarisation de la société" pour la valorisation de l’éducation traditionnelle et des valeurs de la solidarité, de la gratuité et du don. Aussi, s’inspirant, sûrement, de Friedrich Hegel, préconise-t-il la formation des citoyens par le militantisme. La libération de la consommation du quotidien requiert la volonté, la réflexion et le désir. La décolonisation de l’imaginaire passera par une réévaluation et une "reconceptualisation" du système en délégitimant les valeurs et l’idéologie dominantes qui y ont contribuée. Concrètement, il faut sortir de l’économie politique comme discours dominant, pour l’économie du bonheur théorisée avec la «philosophie de la consommation» d’Arnaud Berthoud16 fondée sur la pensée aristotélicienne. Pour ce, l’accueil des biens, la réintroduction des rapports personnels dans l’art de consommer et la réévaluation de la richesse sur la base du critère de biens "relationnels" seront utiles.

La restructuration et la redistribution constituent les fruits de la décolonisation de l’imaginaire. La restructuration concerne les rapports sociaux de production et demande de "réenchâsser" dans une autre logique les institutions sociales telles la monnaie et les marchés, annexées par l’économie. Latouche distingue le marché obéissant à la pure loi de concurrence idéale, des marchés qui incorporent l’esprit du don.

La redistribution des divers facteurs et fruits de production sera la conséquence logique et automatique de la restructuration des rapports sociaux. La redistribution consiste en une «répartition des richesses et de l’accès au patrimoine naturel entre le Nord et le Sud comme à l’intérieur de chaque société»17. Pour la première, plus problématique, il s’agira de moins prélever, que de donner. La seconde porte sur la terre, les droits de tirage sur la nature, l’emploi, les revenus, les retraites, etc. Plus fondamentalement, il faut travailler à une "réappropriation" de l’argent en limitant la dimension des banques et le poids des intermédiaires financiers et en démantelant les firmes géantes, responsables du problème écologique que cherche à résoudre la démocratie écologique.

La démocratie écologique comme alternative à la démocratie mondiale
La démocratie écologique est une démocratie fondée sur l’écologique pour faire renaître le local. La relocalisation, moyen stratégique et principal objectif de la décroissance, constitue un «desserrement des freins du dynamisme à la base afin que la fraction de la population exclue, contestataire ou solidaire puisse créer des initiatives citoyennes, riches et méritoires pour tenter de trouver une emprise sur le vécu»18. Elle a pour conséquence la réduction, la réutilisation et le recyclage. Le "glocalisme" est un «localisme hétéro-dirigé», le cache-sexe d’un processus de désertification et de dégradation des territoires. Doivent être relocalisées l’économie, la politique et la culture. La relocalisation économique consiste à produire localement, à "reterritorialiser" le travail et la production en réduisant les déplacements par l’internalisation des coûts externes du transport, en autoproduisant l’énergie et en réappropriant la monnaie par la reprise de la devise locale. La renaissance politique du local constitue à la fois un objectif pour "réenchanter" la vie et un moyen pour relocaliser l’économie et la "réenchâsser" dans la société locale. Il peut s’agir de «confédération de dèmoi»19, petites unités homogènes de 30000 habitants environ, de «petites républiques de quartier»20, d’«une municipalité de petites municipalités »21, de «village urbain»22, de "villes lentes" déjà fonctionnelles, ou de «projet politique qui valorise les ressources et les spécificités locales, (…) refusant l’hétérodirection»23. La relocalisation culturelle oppose «pluriversalisme» à universalisme. Le «pluriversalisme» s’interroge sur les formes possibles d’aménagement d’une vie humaine plurielle dans un monde singulièrement rétréci. Sa mise en œuvre passera par les «biorégions» ou «commons» ou par une réémergence de l’idée de pays. Aussi, faudra-t-il réduire, réutiliser et recycler.

La réduction constitue «l’essence même de la décroissance, les deux mots étant presque synonymes»24. Elle requiert la sobriété mais est aussi, accroissement de santé, bien-être, joie de vivre, mais limitation stricte de la production et de la consommation de produits toxiques. Quatre choses sont à réduire : la consommation pour travailler moins et consacrer plus de temps aux exigences spirituelles, la publicité qui doit, peut-être, être supprimée puisqu’elle «applique ses mensonges à elle-même, en s’affichant entreprise "citoyenne", et elle parvient presque à le faire croire»25. Il faut la limiter par une taxation judicieuse, lourde pour les marques et plus légère pour les produits. Les déchets et les gaspillages constituent la troisième chose à réduire. Les transports et la consommation d’énergie constituent le quatrième élément à réduire pour réduire la consommation d’énergie et l’émission de gaz à effet de serre et de particules pathogènes. Le cinquième est la durée de travail pour assurer à tous un emploi satisfaisant. L’ultime chose à réduire est la vitesse. Le capitalisme comporte une condamnation à la vitesse26. Il faut apprendre à réhabiliter le temps, à démanteler les prothèses de la vitesse. La réutilisation indexe les entreprises qui doivent renoncer à fabriquer du jetable, source de gaspillage et d’inflation de déchets. Le recyclage consiste à récupérer les composantes d’un objet, lorsque l’usure n’en permet plus l’usage normal27. C’est aussi le remboursement de la dette de la nature pour le bien-être de l’homme. Les coûts du recyclage, sont à la charge de leur responsable.

Mais, pour séduisante qu’elle soit, la société de décroissance est-elle réalisable ou utopique? L’idée de décroissance sereine a inspiré la création d’"écovillages" ou "biorégions", de Groupes d’acquisition solidaire (G.A.S.) et des initiatives d’économie solidaire. Issu de l’"éco-village" anglo-saxon, l’"écovillage" est un néologisme désignant «une implantation à échelle humaine, dans laquelle les activités humaines sont, inoffensivement, intégrées dans le monde naturel, dans une dynamique de soutien au sain développement humain qui peut être prolongé, avec succès dans un futur indéfini»28. A côté des "biorégions" communautaires, existent aussi des Groupes d’acquisition solidaire (G.A.S) composés de familles nucléaires ou d’individus29 qui prônent la consommation critique et qualitative, l’anticonsumériste et l’autosuffisance. Aussi, les initiatives d’économies solidaires30 avec ou sans monnaie complémentaire ou banque éthique, sont-elles nées. pdf
Mais, sans nier les qualités de cette conception, on lui reproche sa radicalité, la régression des sociétés qu’elle prônerait et le grand rôle attribué au consommateur. Pour Stefano Zamagni31 le marché doit être humanisé et non démonisé car si on continue à y trouver« le démon, il deviendra vraiment un enfer »32. Mais, est-ce le fait de trouver le démon dans le marché qui crée l’enfer du marché ?

En conclusion, on peut retenir que Serge Latouche a radicalement critiqué le développement et la croissance son moteur. Il propose la construction d’une société alternative de décroissance conviviale, à travers son programme de 8 R. Aussi, préconise-t-il le "pluriversalisme" contre l’universalisme à travers les "biorégions".

 

NOTES:

1 C’est-à-dire une diminution de la capacité de prélèvement des ressources naturelles et une diminution des rejets polluants.

2 Expression de Serge Latouche in S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 63.

3 F. Marzano, Introduzione all’economia politica, un’esposizione in sedici Schede, Rome, EUROMA, 2009, I, 3ème édition, p. 72.

4 S. LATOUCHE, Sortir de la société de consommation, op. cit, p. 41.

5 S. LATOUCHE, Sortir de la société de consommation, op. cit, p. 41.

6 Y. COCHET, Pétrole apocalypse, op. cit., p. 132, in ibidem, p. 50.

7 Ibidem.

8 Expression de Serge Latouche in S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 63.

9 S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 120.

10 F.-D. VIVIEN, Le développement soutenable, La découverte, Paris, 2005, p. 22.

11 M. PONCELET, Une utopie post-tiers-mondiste. La dimension culturelle du développement, L’harmattan, Paris, 1994, p. 76 ; cité par S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 125.

12 M. WACKERNAGEL, Il nostro pianeta si sta esaurendo, art. cité, p. 103 in S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 149.

13 S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 149.

14 Latouche préconise la redistribution de la terre, du travail, des revenus, ce nous appelons "facteurs de production" même si rigoureusement, les revenus n’en constituent pas un.

15 L’école de Franckfort regroupe des intellectuels allemands dans l'Institut de recherche sociale fondé en 1923, autour de la critique des industries culturelles et de la mystification des masses;  http://www.clemi.org/fichier/plug_download/3228/download_fichier_fr_ecole.de.frankfort.pdf, 1, 2/11/11.

16 Arnaud Berthoud (1936), est Professeur en sciences économiques à l'Université de Lille 1 en France, in http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100510440&fa=author&Person_ID=8319
« La philosophie de la consommation » désigne sa pensée et le titre de son ouvrage.

17 Ibidem, p. 193.

18 S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 196.

19 T. FOTOPOULOS, Vers une démocratie générale. Une démocratie directe économique, écologique et sociale, Seuil, Paris, 2002, p. 115, cité par S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 207

20 A. MAGNAGHI, Le projet local, Mardaga, Sprimont, 2003 ; cité par S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 206.

21 Ibidem.

22 C. HOMS, Le localisme et la ville : l’exemple du village urbain» (article à paraître) ; cité par ibidem

23 Carta del Nuovo Municipio disponibile in www.nuovomunicipio.org.

24 Ibidem, p. 214.

25 S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 215.

26 S. LATOUCHE – D. HARPAGES, Il tempo della decrescita, introduzione alla frugalità felice, Elèuthera, Paris, 2010, p. 36 (trad. in italiano di G. Lagomarsino dell’ediz.: Elèuthera 2011).

27 S. LATOUCHE, Le pari de la décroissance, op. cit., p. 235.

28 Robert Gilman, The Eco-village Challenge. The challenge of developing a community living in balanced harmony - with itself as well as nature -is tough, but attainable, Eté 1991, p. 10, in http://www.context.org/ICLIB/IC29/Gilman1.htm, 4/12/2011.
29 Rete nazionale di collegamento dei G.A.S., Gruppi di acquisto solidale in http://www.retegas.org/index.php

30 Le Brésil dispose d’un ministère pour ses 23000 initiatives d’économie solidaire, cf. Entretien d’avec un membre du G.A.S. integrati Marsica.

31 Stefano Zamagni (1943) est un économiste italien, président de l'Agence pour les Organisations à but non lucratif cf. http://it.wikipedia.org/wiki/Stefano_Zamagni.

32 S. ZAMAGNI, Il mercato non va demonizzato, va umanizzato. La tesi della “Decrescita” di S. Latouche e la Dottrina sociale della Chiesa. Due paradigmi a confronto, 05/04/2011 in http://www.vanthuanobservatory.org/notizie-dsc/notizia-dsc.php?lang=it&id=1153.

 

 

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